Aug 19, 2014

MINDANAO ... UNE ÎLE DANGEREUSE ?

Je vais écrire une série de posts sur des gens, des étrangers qui vivent ici, souvent dans des endroits retirés, dans des endroits où ils sont les seuls ‘’Kanos’’, ou presque, à des dizaines de kilomètres à la ronde.

Pour bien faire les choses et pour démystifier quelque peu la réputation de dangerosité de la grande île de Mindanao, nous allons commencer par cette dernière.


Cette réputation est souvent propagée par les médias et par certains touristes ou des  fraichements arrivés qui n’y connaissent absolument rien, mais alors absolument rien du tout.

Comment un ‘’expat’’, qui vient juste de débarquer avec  un contrat de travail de deux ou trois ans, dont le lieu de travail se trouve à Makati ou Ortigas, qui vit dans Forbe’s Park ou au Fort Global City, peut-il envisager de parler de la dangerosité du pays, de l’extrême dangerosité de Mindanao ?

Souvent, les seules et uniques visites ou séjours touristiques qu’il va effectuer aux pays des 7.107 îles durant tout son séjour, vont se résumer à : Banaue pour les terrasses de riz ; El Nido sur Palawan peut-être avec une courte visite de la rivière souterraine ; un ou deux séjours à Boracay ; Cebu et Mactan ; l’île de Sirgao ou San Fernando (La Union) s’il est surfer ; Puerto Galera pour quelques week-end ‘’plage’’ ; Panglao sur Bohol, plus quelques éventuels autres spots touristiques en fonction de ses goûts et affinités … c’est tout, c’est peu.

Que connaît-il du pays, que connaît-il de la dangerosité du pays ?
Rien !



A-t-il effectué, sur de longs parcours, des milliers de kilomètres en bus, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, de jour comme de nuit ?
A-t-il souvent utilisé des tricycles pour des trajets de nuits dans les provinces et campagnes environnantes en passant d’un bar-videoke-Bouiboui à un autre, du hopping bars ?
A-t-il souvent utilisé des jeepney’s, de préférence en montant à côté du chauffeur, c’est plus impressionnant ?
A-t-il utilisé son propre véhicule, que ce soit une moto ou une voiture, pour parcourir le pays dans tous les sens ?
A-t-il séjourné dans des resorts isolés et déserts ?
A-t-il essayé le camping, sur une plage ou en montagne ?
A-t-il fait des balades dans la jungle, grimpé des montagnes, fait du kayak en mer ou en rivière ?

Est-il lui-même une seule fois sorti des sentiers battus ?

Non !
Alors, comment peut-il dire que ce pays est dangereux ?   


Les journalistes l’on peut comprendre, il faut vendre du papier, mais les détachés, ceux qui viennent passer quelques mois ici, quels peuvent être leurs motifs ?

Paranoïa ?
Se faire mousser ?

La campagne Sud-est asiatique d’un cadre venu à Manille pour y travailler quelques mois dans un immeuble climatisé d’une multinationale à Makati ?
Oh mon pauvre ami, cela devait-être dangereux ?

Tu ne peux pas t’imaginer.
Des gardes armés partout, des gens armés partout, parfois la guerre … entre Stalingrad et Monte-Cassino, je ne sortais jamais sans mes gardes du corps, le chauffeur ne suivait jamais le même itinéraire, pas d’horaires … l’horreur.

Les kidnappings, les assassinats, les gangs, les rackets … l’horreur je te dis.
Mais je m’en suis sorti sans une égratignure !

Je ne veux pas dire par là qu’il n’existe pas d’endroits qui soient dangereux aux Philippines, je ne nie pas non plus que certaines situations peuvent entraîner danger, mais de là à généraliser, il y a un fossé que je ne saurais franchir.

Tout d’abord, comme je le répète souvent … le bon sens.
Cela est valable pour toutes les grandes villes et ce dans le monde entier.

Vous viendrait-il à l’idée de vous promener dans le Bronx en arborant ostensiblement appareils photo, téléphone portable, chaîne en or bien visible sur le poitrail et avec des bagouses à tous les doigts, de plus saoul ? 



Iriez-vous provoquer une bande de dockers, dans un bar sordide du port de Douala ?

Vous viendrait-il à l’idée de vous rendre seul à minuit dans les cités de Bobigny ou de Saint Denis en habits de soirée et ce en arborant une casquette de police ?

Non bien sûr, alors faites de même dans certains quartiers de Manille, faites-vous discret, devenez caméléon.

Les principaux quartiers de Manille à éviter, surtout la nuit, si vous ne connaissez pas et n’êtes pas accompagné d’amis philippins : Tondo, Binondo, Santa-Cruz, Quiapo, etc.

Evitez également les rues très sombres de Pasay, Malate et Ermita.

Ne cherchez jamais la confrontation avec un philippin, ne soyez pas arrogant, évitez d‘entrer en conversation avec des philippins qui sont passablement imbibés.
Sans être trop tendre et passer pour un idiot, soyez néanmoins correcte avec les jeunes filles et jeunes femmes, même et plus particulièrement avec celles des bars.

N’élevez jamais la voie, ne lancez pas d’insultes, pas de gestes déplacés avec les mains, les bras ou les doigts, etc.

Demandez toujours et faites-vous confirmer le prix de ce que vous souhaitez consommer, de tout ce que vous souhaitez consommer, avant que de passer commande.
Payez vos boissons au fur et à mesure de leur arrivée, ne laissez pas s’accumuler les tickets, vous éviterez à la fois des surprises ainsi que des discussions qui pourraient s’envenimer.

Agissez de même dans les villes et les provinces, plus spécialement dans les endroits que vous ne connaissez pas.

Encore et toujours le bon sens, ni plus ni moins et il ne devrait pas vous arriver de gros pépins.



Mais si ma comptabilité est bonne, n’en êtes-vous pas à la quinzième victime, à Marseille seulement ; ce depuis le début de l’année et à la Kalachnikov uniquement s’il vous plait ?

Donc les Philippines dangereuses ?

Oui, il existe une zone à éviter, une sorte de zone de non droit, mais une zone qui représente moins de cinq pour cent du pays ; la zone du Sud-ouest de Mindanao, en gros Zamboanga, Maguindanao, ARMM (Autonomous Region of Muslim Mindanao), Basilan, Sulu, Jolo, Tawi-Tawi.

Un joyeux mélange où il est difficile de savoir qui est quoi et quoi est qui.

Les Abbu-Sayaf, le MNLF, le MILF, le NPA, les Land Lords, les Drug Lords, les Politiques, les chefs de Clans, les Moros, les Tribus, la Police, les troupes spéciales, les milices, l’armée, des bandits sans autres motifs que l’argent comme le Pantagon Gang, d’autres Gangs …  cela se chevauche, se superpose, se mêle, s’entremêle, s’entre-tue … des alliances souvent contre nature, qui se font et se défont, etc.

Donc une zone, sauf à être un Rambo doublé d’un Tom Cruise, à tout de même éviter. 

Peut-être un peu long comme introduction, mais encore fallait-il le dire. 

Quand je lis certaines informations, qui circulent sur des blogs ou des forums et qui parlent de la sécurité aux Philippines … sans commentaires.

Les Philippines, en tenant compte de quelques spécificités particulières au pays, sont certainement moins dangereuses que de très nombreux autres pays.


Revenons à nos étrangers, nos Kanos qui vivent sur la grande île de Mindanao et je le répète souvent très isolés.

Je vais vous parler aujourd’hui de Jerry, un américain arrivé il y a un peu plus de deux ans et qui vit du côté de Talisay, un des barangays de la ville de Gingoog dans la province du Misamis Oriental.

Mais il n’est pas le seul, loin de là. 

Pour ne parler que des Français, de ceux que je connais tout du moins :
Butuan (2),
Proximité de Butuan (1),
Gingoog (1),
Cagayan de Oro (2),
Osamis (1),
Zamboanga (1),
Tagum (1),
Mati (1),
General Santos (2),
Davao City (6), mais ils sont plus d’une quinzaine,
Etc.


A ce jour je n’ai jamais entendu dire qu’un Français avait été assassiné sur cette partie des Philippines. Maintenant, comme je l’ai déjà raconté, les meurtres d’étrangers sont dans la plupart des cas, à ranger dans les catégories suivantes : drogue, pédophilie et monkey business.

Il peut, bien entendu, y avoir d’autres motifs.
Un Anglais n’a-t-il pas été tué par le mari de sa petite amie philippine, il y a deux ans de cela ?

Oui, donc … évitez également les femmes mariées, elles sont certainement le danger numéro un aux Philippines.
Le danger numéro deux étant les femmes non mariées.

Revenons à Jerry.
Petite soixantaine, étudiant jusqu’en 70, armée de 71 à 74, mais sans faire le Vietnam, puis devient charpentier, métier qu’il exercera jusqu’en 2009 … en pleine crise immobilière US.
Rencontre Belle, une Pinay, sur le Net en 2005.

Il effectue deux voyages aux pays des 7.107 îles, en 2007 et 2008. Il fait construire une maison pour sa Belle, se décidede faire le grand saut en octobre 2009 et depuis il se trouve parmi nous … sans problème particulier et comme il dit :
« Nice weather and no snow until now ».

Il vit à Talisay, un Barangay un peu excentré de la ville de Gingoog, le dernier au Nord-est, juste en limite de la municipalité de Magsasay.



Il y a bien un Danois qui passe quelquefois, mais il n’aime pas l’endroit et préfère vivre à Cagayan de Oro, la grande ville, là-bas, la ville où vivent de nombreux Kanos.

Talisay, une petite communauté tribale dont le chef demeure dans une sorte de grande maison de bambou, au sommet d’une colline qui domine la ville de Gingoog. Le reste de la tribu vit le long des flancs de la colline, mais en dessous de la grande maison, ‘’noblesse’’ oblige.
Dans les montagnes, au sud et à environ une vingtaine de kilomètres, réside la majorité des membres de cette communauté.

Belle, l’épouse de Jerry est un membre de cette tribu et son oncle est le chef de tribu.
C’est lui qui vit dans la maison de bambou au sommet de la colline.

Mais il possède également une maison à Manille, une autre à Cagayan de Oro, plus une petite dernière, dans les montagnes, près d’un endroit nommé le Mont Suaon où il possède également une petite école privée qu’il dirige.

Notre ami Jerry a construit une maison, qu’il compte prochainement agrandir, sur un terrain qu’il a loué au gouvernement en bordure du golf de Gingoog.

Il a également loué, toujours au gouvernement, cinq hectares de terrain à une dizaine de kilomètres de son domicile, au sud et en direction de la communauté tribale de son épouse.
Pour se rendre à son terrain, il a l’intention de se lancer dans différents ‘’business’’ qui nécessitent de la place, il a trois solutions. 

A pied, mais dix kilomètres aller plus dix au retour, cela doit faire vingt en tout et cela monte à l’aller … donc hors de question m’a-t-il dit.
La motocyclette, mais deux cents pesos et de plus limitée pour transporter des charges lourdes.
Le 4 x 4, le véhicule tout terrain à quatre roues motrices.


C’est tout juste un chemin, ce que nous nommons ici un trail et les jours de pluies un véhicule tout terrain n’est vraiment pas un luxe.

Donc après plusieurs voyages à moto, notre ami Jerry fait l’achat d’un pick-up Mitsu de seconde, peut-être, sûrement troisième main.
Il le fait entièrement révisé, il veut que son véhicule fonctionne à la perfection, n’hésitant pas à changer et à remplacer de nombreuses pièces.

OK, le 4 x 4 est maintenant en parfaite condition de marche.
Donc un matin notre ami Jerry se lance à l’assaut du trail avec son Mitsu.

Il est accompagné de son beau-frère pour ce premier voyage (12 kilomètres) dans les montagnes et sur un chemin qui devient boueux, il commence à pleuvoir … mais avec un 4 x 4, aucun problème.

Pas d’électricité dans ce coin, le village de la communauté tribale est trop éloigné pour la compagnie d’électricité ; pas de téléphone non plus, la configuration du terrain fait qu’il n’est pas possible de capter les signaux des relais situés dans la vallée.

Un passage plus boueux que les autres et … le véhicule se trouve englué, impossible de bouger. Un four wheels drive, un véhicule tout terrain, quatre roues motrices … oui mais une seule roue patine dans la boue.

Et notre ami Jerry qui pensait que tout avait été révisé, on lui avait certifié que tout fonctionnait parfaitement.
Presque tout.
Tout était en parfaite condition de marche, absolument tout … sauf le crabotage, une toute petite pièce n’ayant pas été fixée.

A ce moment-là, me raconta par la suite Jerry, je me suis mis à rigoler tout seul, mais à vraiment rigoler.
« Marrant, me voici bloqué dans la boue, au milieu de nulle part, dans une contrée étrangère que je ne connais pas, comme de bien entendu il se met à pleuvoir de plus en plus et je n’ai même pas une serviette pour me sécher ».

Le cric n’étant absolument d’aucune utilité dans la boue, c’est avec des rondins de bois qu’il va, avec l’aide de son beau-frère, soulever les roues arrières pour y glisser dessous des pierres, reculer d’un ou deux mètres, remettre des pierres et des rondins de bois.
Un travail de bagnards.



En deux heures ils ont reculé le véhicule d’une trentaine de mètres, oui mais ils arrivent à une colline. Le beau-frère part chercher de l’aide et revient quelques minutes plus tard accompagné de neuf gars qui chargeaient du bois non loin de là.

Deux heures de plus, avec 10 personnes poussant, tirant, et enfin l’ami Jerry retrouvait une portion de chemin sur lequel son véhicule acceptait de rouler sans s’embourber.

Cent pesos à chacun des aides, pour un total donc de 900, plus 63 pesos à la mécanique pour une goupille manquante.

Après que, toujours la mécanique, le mécanicien, se soit pris un sérieux savon de la part de Jerry, mais d’une façon bon enfant.
Depuis plus de deux ans maintenant, à raisons de trois ou quatre fois par semaine, Jerry se rend, la plupart du temps seul dans son Mitsu, jusqu’à son terrain isolé dans les montagnes.

Il ne s’est jamais senti inquiété par quoique ce soit, encore moins en danger.

Des histoires comme celle-là, j’en ai des dizaines, pour ne pas dire des centaines ; les ‘’Kanos’’ qui se déplacent sur l’ensemble du pays, dans les coins les plus reculés et isolés, se comptent par milliers, où est le danger ?

Dans un prochain post je vous raconterai la suite des aventures de Jerry.

Alors, dangereux ce pays ?

Vous êtes un expatrié dans un coin un peu isolé du pays, faites nous part de votre expérience.
Vous souhaitez mettre un post qui parle des Philippines sur ce blog ?
N’hésitez pas à me contacter.




Expériences, avis, critiques et commentaires, comme d’habitude sont les bienvenus.

Chaque jeudi de 18 à 20 h, 12 à 14 h  en Europe sur Yahoo Messenger :
Pseudo < dtesteil >

Les articles de ce blog sont © Copyright protected. Leur reproduction, mise en réseau public ou privé, sous quelque forme sont interdites sans l'accord préalable de l'auteur.

Prendre sa retraite aux Philippines,
Pourquoi ?
7107 îles, plus de 36.000 kilomètres 
de côtes,des  milliers de plages de sable blanc, 
le soleil toute l’année ; des montagnes qui culminent 
à plus de 3.000 mètres,la jungle, les forêts, 
des paysages grandioses.
Une population chaleureuse et accueillante, 
des tribus colorées.Un excellent service de santé 
à un prix abordable. Le coût de la vie,un des plus bas 
au monde; de nombreux avantages offerts aux retraités,
pas d’impôts ni de taxes.
                           
Plus d'information sur la page ''livres''.


Épouser une Femme Philippine”,

sous titré, 

Chercher Trouver et Marier une Pinay,


S’adresse à tous les hommes occidentaux  qui souhaitent trouver aux pays des 7.107 îles celle qui deviendra la compagne de leur vie.

Un livre complet qui aborde tous les sujets sans tabous.

Plus d’information sur la page ‘’livres’’



Mon petit livre 

101 façons de Générer des Revenus aux Philippines, pour y vivre’’ est maintenant disponible. 




Vous trouverez plus d’information sur la page ‘’Livres’’



 EST-ELLE réelle ?
              Est-elle celle qu’elle
                Prétend être ?

Enquêtes et Investigations
                   Aux Philippines


No comments: