Le 10 Mai prochain il y aura des élections générales sur l'ensemble du pays. Les Philippins vont se rendre aux urnes pour élire l'ensemble de leurs représentants, du Président de la République aux Conseillers Municipaux, en passant par vice-Président, Sénateurs (la moitié de la Chambre), House of Representative (un peu l'équivalent de nos Députés), les Gouverneurs et vice-Gouverneurs des Provinces, les maires et adjoints, les Conseillers Municipaux, etc.
Le pays est en effervescence et tout le monde s'active. Où que vous soyez aux Philippines en ce moment vous sentez la fièvre des élections qui monte, le pays est en ébulition car les enjeux (financiers) sont importants (pour ceux qui seront élus). Les signes et les sons omniprésents vous rappellent que nous sommes entrés en période électorale.
Cependant, avec toute cette activité, il n'y a pas que des points positifs. Comme la plupart des expatriés qui vivent aux Philippines et comme de plus en plus de Philippins, il y a des choses que nous n'aimons absolument pas en cette période. Essayons de faire un point sur ces aspects que nous trouvons négatifs.
- Les sonos. Camions, jeeps, tricycles et autres types de véhicules sillonnent les rues à toutes heures du jour. Ils sont équipés d'amplificateurs monstrueux et d'énormes enceintes et hauts-parleurs qui diffusent en boucle une ou deux chansons, jingles et slogans, le tout à la gloire du candidat dont les affiches et posters recouvrent le véhicule. Les chansons sont des ''tubs'', récents ou plus anciens, dont les paroles en Tagalog ventent les mérites du postulant, mais tous bien bruyants (du style ''we will rock you ou we are the champions'', des Queens, dans la catégorie des tubs anciens). Les amplis poussés à fond, diffusent des sons distordus et la plupart du temps inaudibles, mais cela fait du bruit et ici le bruit, ils aiment. Essayez d'imaginer ce que cela peut donner quand il y a plusieurs véhicules avec sonos dans la même rue ! Et ils roulent doucement, très doucement, afin que vous puissiez bien en profiter. Ils passent et repassent , commençant tôt le matin pour finir tard, très tard le soir. Ce matin, démarrage à 06 00 H.
- Attaques politiques. Nous avons tous en mémoire des histoires d'attaques personnelles (verbales) entre hommes politiques, en général des histoires concernant la vie privée de tel ou tel candidat.Mais cela n'a rien à voir avec ce qui se passe ici. Les attaquent sont souvent bien réelles, avec des fusils d'assaut et des grenades. Je vais essayer de tenir un décompte des tués de la campagne, ce qui ne va pas être facile, il y en a si souvent. Nous avons tous en mémoire les 57 personnes, dont des journalistes et avocats, massacrés et enterrés dans une fosse commune le 23 Novembre dernier dans la Province de Maguindanao. Coupables d'avoir accompagné la femme d'un candidat au poste de gouverneur qui allait déposer la candidature de son mari dans la capitale provinciale. Cela n'a pas plu au Gouverneur en place qui a délégué son fils pour stopper cette candidature qu'il jugeait inopportune. On connait la suite ...
- Les affiches, posters et autres. Posters, affiches, banderoles, stickers et autres, se retrouvent collés, glués, accrochés sur tous les supports possibles et imaginables. Les murs, les portes, les maisons, les arbres, les panneaux en sont recouverts, Souvent, les personnes en charge de l'affichage ne se contentent pas d'une ou deux affiches mais ils en collent dix, vingt, peut être cent si il y a de la place. Sont-ils payés à l'affiche collée ou veulent-ils empêcher l'adversaire de coller ses propres affiches ? Rares sont les tricycles qui n'ont pas un ou deux posters de candidats accochés à l'arrière de leur véhicule. Idem pour jjeps et jeepneys qui disparaissent sous les affiches. Les voitures particulières ne sont pas épargnées, souvent avec une affiche qui bouche l'entrée d'air du radiateur, ce qui risque de ne pas être sans conséquence, il fait un bon 35° C à l'ombre. Après quelques semaines, toutes ces affiches, ces banderoles et posters vont se décoller et tomber à terre pour se mélanger aux autres détritus qui jonchent déjà les bords des rues, transformant ces dernières en dépotoirs. Qui va nettoyer le 11 Mai ?
- C'est une question de nom. Pour se faire élire aux Philippines, c'est souvent une question de nom. Si vous avez un nom de famille populaire et bien connu, vous avez plus de chance d'être élu. Peu importe d'être ou non la personne pour laquelle les électeurs pensent voter, il suffit d'avoir le nom qui compte. Imaginez, chaque électeur va devoir ''cocher'' une cinquantaine de noms parmi plusieurs centaines.
- Du populisme primaire. Il n'y a pas de réelle campagne électorale (ou vraiment si peu) et les candidats n'ont pas de programme. Ils font quelques promesses verbales lors de meetings, promesses qui seront vite oubliées s'ils sont élus, juste une question de nom et de popularité. De tous les postulant à la fonction suprême, aucun n'a présenté un programme pour expliquer ce qu'il veut faire, changer ou modifier. Toutes leurs actions n'ont qu'un but, accroitre leur popularité. Les parents, les frères et sœurs, qui ils sont ce qu'ils font, les stars du cinéma qui les soutiennent, ceci est important. Leur politique ? Qui s'en préoccupe ? Les alliances se font et se défont au gré des sondages, les partis politiques ne jouent pratiquement aucun rôle. Mais les églises ... jouent leur jeux.
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