Mar 20, 2013

COUPONS ... JEUNE HOMME !


VOUS AVEZ-DIT … COUPER ?

C'est un peu comme pour la chasse, il y a l'ouverture ... et l'ouverture est proche !

La ''Holly Week'' ou ''Semana Santa'', la semaine Sainte en français, va être l'occasion pour les jeunes garçons philippins de passer l'épreuve. Un rite barbare qui se perpétue de génération en génération et qui porte le doux nom de : '’Pagtutuli’’ ou tuli.

Ce n'est pas une rigolade pour ces jeunes gamins censés passer ainsi de l'état d'enfant à celui de presque homme.

Du nord au sud, de l'est à l'ouest de l'archipel, cela va crier dans les huttes de nipa.


Je vais vous parler d’une petite chose, mais d’une petite chose qui fait beaucoup parler d’elle, qui prend des proportions …

Mettons nous dans l’ambiance, dans le contexte de la chose, nous sommes en 1609 et c’est de Manille qu’Antonio de Morga, un membre du corps expéditionnaire espagnol nous écrit :

Bien des années avant l’arrivée des premiers espagnols sur l’archipel avec l’expédition de Ferdinand Magellan, des marchands natifs de l’île de Bornéo commerçaient régulièrement avec les gens de Luzon, la grande île du nord des Philippines. Plus particulièrement avec l’important centre de Manille et de Tondo, Tondo qui est de nos jours une partie du vieux Manille.

De nombreux marchands de Bornéo marièrent des femmes de Luzon et ils introduisirent leur religion au sein des natifs plutôt païens. Oui, mais ces hommes étaient des musulmans et ils importèrent et diffusèrent les rites de l’Islam, convertissant petit à petit l’élite puis le peuple.

Pour devenir Moro, Maure, le nom donné aux envahisseurs arabes de l’Espagne et que les Conquistadors avaient repris pour désigner les habitants des îles convertis à l’Islam, il fallait suivre un certain nombre de rites.
L’un de ces rites étant la circoncision.


Et bien oui, nous allons parler aujourd’hui de la circoncision masculine aux Philippines et croyez-moi cela est beaucoup plus important que vous ne pouvez l’imaginer.
Sachez tout d’abord que plus de 92 pour cent de la population masculine est coupée. Enorme pourcentage !
En 1890, le grand poète local, également Docteur et écrivain José P. Rizal, écrivait : ‘’Cette coutume n’a pas disparu parmi les Philippins, même chez les fervents Catholiques’’.

Les origines de la circoncision chez l’homme ne sont pas connues avec certitude, ce qui est sûr c’est qu’en fonction des époques, différentes propositions ont été avancées : sacrifice religieux, rite initiatique, passage de l’enfant à l’adulte, forme de magie assurant virilité ou fertilité, moyen d’augmenter le plaisir sexuel, aide à l’hygiène générale, dans des temps où il n’était pas toujours facile de se laver dans des conditions satisfaisantes, façon de montrer son niveau social, façon d’humilier les ennemis et les esclaves, une forme de castration symbolique, façon de différencier un groupe, les circoncis, d’un autre groupe, les non-circoncis …

Le plus ancien document, preuve de la circoncision chez un peuple ou tout du moins partie de ce peuple, se retrouve dans les peintures murales et les hiéroglyphes des Anciens Egyptiens (2.200 BC). Par contre, les Grecs d’Alexandre le Grand réprouvaient le procédé.


Il y a encore quelques dizaines d’années, l’incision du pénis des jeunes garçons philippins, le ‘’Pagtutuli’’ était une pure tradition coutumière, un rite.
Un amateur, sans connaissances médicales particulières, le ‘’Manunuli’’, s’occupait de la chose.

Traditionnellement c’est simplement une super incision du prépuce, il n’y a pas de tissu retiré. Il y a trois ‘’techniques’’ principales d’incision qui présentent quelques variantes.


Plus récemment, le ‘’pagtutuki’’ est devenu plus médicalisé et ce, plus particulièrement dans les villes. Médicaliser la coutume n’a pas eu que des avantages, car cela implique très souvent de retirer tout ou partie du prépuce.
Business is business !


Aux Philippines, la circoncision est une part importante de la culture locale, un rite, un passage obligatoire qui mène à la vie d’adulte.

De nos jours la pression du groupe et des copains, la pression parentale, la pression médicale, la peur d’être un ‘’supót’’, un intact, font qu’il est pratiquement impossible d’échapper à la circoncision quand on est un jeune garçon philippin. Le fait d’être ‘’supót’’ est également largement assimilé à l’homosexualité.


De nombreuses organisations charitables, des ONG, des écoles et universités organisent de nos jours des opérations ‘’tuli’’, des circoncisions de masse.
Sans aucun doute, les organisateurs de ces ‘’tuli’’ de masse ont l’impression de rendre un service, ils protègent les pauvres de praticiens amateurs ou incompétents. Il y a également un peu de récupération commerciale au passage.

Les Philippines sont un pays où prédomine l’église Romaine Catholique et historiquement, cette dernière a toujours été implacablement et farouchement opposée à la circoncision, considérée comme un rite païen.
Et pourtant la grande majorité des ‘’tuli’’ se déroulent pendant les Pâques, le jour du black Saturday, le jour où le Christ a été crucifié, le jour où les pénitents se flagellent ou se font crucifier dans les villes philippines … ce peuple aime le sang !

Les mythes de la circoncision



Il y a un certain nombre de mythes au sujet de la circoncision que la majorité des Philippins prennent pour des faits avérés, peu importe leur degré de ridicule.


Il y a des parents qui pensent que le fait de faire circoncire leur fils va le faire devenir plus grand et plus fort. Comment un morceau de peau coupé du pénis peut-il stimuler la croissance ? Cela provient du fait que la circoncision intervient quand le jeune garçon est en pleine croissance. Il se peut également que certains parents confondent circoncision et castration.


D’autres croient que du fait de la circoncision, les testicules du gamin vont se développer et qu’il en sera de même pour la taille du pénis. Il y a, dans ce pays, un complexe de taille de pénis et cela se ressent en permanence lors de conversations portant sur le sexe. Un complexe d’infériorité vis-à-vis des ‘’Kanos’’. Donc les pères ont l’ambition d’avoir une progéniture avec un pénis plus grand que le leur. Le problème est que si c’est une miniature de la statue de la Liberté, il y a peu de chance que le gamin hérite d’une saucisse de Hongrie (Hungarian Sausage).


Un docteur de mes amis me disait : « La plupart du temps les pères accompagnent leurs enfants lors de l’opération ‘’tuli’’ et la raison en est simple.
Ils veulent se souvenir de la façon dont cela s’est passé pour eux et comparer. Si le père ne regarde pas quand je pratique l’incision, cela veut dire que cela a été difficile pour lui, par contre s’il regarde et rassure son fils avec des mots d’encouragement, cela veut très certainement dire que cela s’est bien passé pour lui. »


Il y a deux sortes de circoncisions aux Philippines, la procédure médicale et la procédure rituelle. Les enfants qui vivent en ville sont ceux qui ont le plus de chance de subir la procédure médicale du fait de l’accès aux cliniques et hôpitaux. A l’opposé, ceux des zones rurales ont plus de chance d’affronter la procédure rituelle et lorsque je parle d’affronter …

Ce sont parfois de véritables mutilations qui sont infligées aux gamins, les praticiens (‘’manunuli’’) ne sont pas formés et de plus ils pratiquent une (ou plusieurs) technique ancestrale et traumatisante.


Exemple de Angelo, notre fils adoptif : à l’âge de 12 ans, avec ses copains, sa bande, sa ‘’Barkada’’, il a subi le ‘’tuli’’ rituel … la scarification du sexe masculin dans toute sa splendeur. Dangereux inutile et ridicule, une pratique condamnable et qui serait passible de poursuites pénales dans de nombreux pays. Je donnerai la description de la pratique en fin de poste.


Pourquoi les gamins acceptent-ils de se soumettre à cette pratique ?
Comprendre les motivations individuelles qui amènent à accepter cette pratique demande une bonne connaissance de la culture Philippine.

La structure de la personnalité de l’enfant philippin est modelée en fonction de ses relations avec les autres et il y a généralement des liens extrêmement forts et étroits, parmi ceux que nous pourrions appeler les amis, les copains, les potes, regroupés au sein d’une ‘’Barkada’’ (la bande pour simplifier).
Chaque enfant fait partie et est partie d’une Barkada.

Chaque Barkada développe son propre langage, tout du moins ses propres mots, possède ses propres plaisanteries, ses rites, ses coutumes et les membres vont partout, mais toujours ensemble. L’individualisme est fortement rejeté.
Le groupe exerce un contrôle sur les manières, le comportement et la conduite morale de chacun des membres, la plupart du temps en lançant des piques.

Lancer des piques, verbales, faire des remontrances répétées sont des moyens qui sont communs, une méthode acceptée d’exercer un contrôle sur l’enfant philippin. Le gamin apprend ainsi à connaître ses limites et limitations, tout dépassement étant immédiatement sanctionné par de piques et des remontrances en provenance des plus anciens ainsi que des autres membres du groupe.

Piques et remontrances gardent l’enfant dans les limites acceptables et le rendent sensible à l’estime qu’il doit avoir de lui-même et renforce sa prise de conscience de ce qu’est la honte et l’amour propre.
Dans la société philippine, construire l’estime que l’on a de soi-même est essentiel et pour cela la perte de l’amour-propre renforce la honte.


La honte est une sanction sociale qui crée une émotion profonde lorsqu’on réalise que l’on n’a pas réussi à vivre selon les standards de la société.

Quand un jeune garçon transgresse ces normes culturelles, il ressent un profond sentiment de honte, il réalise qu’il n’a pas vécu selon les standards de la société.
Ces pressions de groupe, qui existent également chez l’adulte, ont menées les Philippins à abandonner leur logique de raisonnement et de jugement et à se conformer à des règles et des pratiques décidées et dictées par le ou les groupes.

C’est le cas de cette irrationnelle et non-éthique mutilation des parties génitales chez les jeunes garçons. Mais en fait cela est plus profond, c’est le système qui commande l’ensemble du comportement des Philippins et qui régit leur vie, leur façon d’agir et de se comporter.



Celui qui n’est pas circoncis, celui qui est intact et pas mutilé, est considéré comme une personne anormale aux Philippines. C’est perçu par la société comme une violation des normes sociales et cela mène à la disgrâce.


En conséquence, celui qui est anatomiquement intact est souvent déconsidéré et persécuté. Etre complet, pas coupé, est perçu comme un défaut, une déformation, une tare, tant est si bien que les enfants des deux sexes traitent cruellement les garçons intacts, les traitant comme des êtres inférieurs, des criminels.


De plus le terme ‘’supót’’ dont sont affublés les intacts, veut officiellement dire recroquevillé, court, mais il a également une forte connotation de ‘’homosexuel’’.

Pas si facile de comprendre comment fonctionne la société philippine !
Le ‘’Pakikisama’’ signifie la coopération avec la majorité des autres points de vue.



La circoncision rituelle aux Philippines

Les âmes sensibles … au revoir.
Il n’y a pas d’âge, disons que les gamins de la Barkada vont choisir, entre eux, telle année, car le ‘’tuli’’, une seule fois par an. Ils ont entre 8 et 13 ans.

Pas de parents durant la circoncision rituelle, uniquement les gamins entre eux, parfois des aînés qui sont déjà coupés et qui vont les aider à supporter.

Le praticien, le ‘’Manunuli’’, est souvent le coiffeur local, un rebouteux ou un demi-sorcier.
L’instrument utilisé pour inciser se nomme le ‘’labaha’’, une sorte de petit couteau. Dans le cas de mon fils adoptif cela a été fait avec une lame rasoir du type Gillette.


Il existe au moins trois façons de procéder au ‘’tuli’’, mais je pense que cela doit dépendre des régions. Je vais en décrire brièvement deux.

Le matin du ‘’tuli’’, les boys sont envoyés pendant plus ou moins une heure se tremper le Q et le pénis dans l’eau d’un lac ou d’une rivière. Ceci afin d’attendrir la peau. On demande aux garçons de mâcher une feuille de goyavier qui sera utilisée plus tard.


Le gland est découvert en amenant la peau du prépuce sur la base de ce dernier. Une pièce de bois de forme arrondie, ‘’le Lukaw’’, est placée autour de la base du gland et va empêcher la peau de glisser vers le bas, un peu comme une sorte de planche à découper. Trois à cinq incisions (pukpok) sur la peau plissée et c’est terminé. Attention le couteau est spécial, plus un marteau qu’un opinel et les incisions larges.

J’oubliais la feuille de goyavier mâchée qui va maintenant servir à contenir l’hémorragie, en venant s’enrouler autour du gland. Après cicatrisation, cela finit souvent comme les pétales d’une fleur.


Ce qu’a subi Angelo et de nombreux autres enfants de son âge s’apparente nettement plus à de la scarification qu’à une circoncision.

La peau, située sur le dessus du pénis, est ouverte, à la lame de rasoir, du pubis jusqu'à l’extrémité du gland. Oui Mesdames et Messieurs, sur toute la longueur du pénis, puis la peau est roulée, le pénis est écorché vif sur toute sa longueur. Pendant huit jours les gamins groupés ensemble se tordent de douleur et tirent sur le devant de leur short pour éviter tout contact. Je ne parle pas des pleurs, des hémorragies qui obligent à transporter d’urgence le gosse à l’hôpital, des infections et des sexes difformes qui résultent de ces pratiques barbares.


Une fois l’opération terminée, le Manunuli et la Barkada vont congratuler le nouveau coupé en disant ‘’binata ka na !’’, tu es un homme maintenant.

André, l’aîné de mes fils vient d’avoir onze ans.
En accord avec mon épouse, avons décidé qu’il subirait l’an prochain, une petite opération, en clinique, une petite incision sans aucune ablation.


Circoncision ou mutilation ?
Que pensez-vous de cette pratique ?
Quel serait votre position si vous aviez à choisir pour votre enfant ?

Mon problème maintenant … quelles images vais-je pouvoir mettre pour illustrer ce post ?



Expériences, critiques et commentaires comme d’habitude sont les bienvenus.

Vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=DFVkhohtmzY

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